Né en 1954.

Orphelin de mère, handicapé à la suite d’un accident, Jean-Philippe Durand est interné à vingt ans dans un hospice pour personnes âgées, faute de place dans une structure adaptée. Il y est quotidiennement confronté à la maladie et à la mort. Cette expérience le marquera profondément. Encore aujourd’hui, il évoque encore son âge et annonce son prochain anniversaire six mois avant ; et comme pour conjurer l’angoisse qui surgit, il martèle : « je suis jeune!, je suis jeune! ». Quelques années plus tard, son père et son frère décèdent tragiquement. Après sa sortie de l’hospice, il est à nouveau victime d’un accident dont il garde de graves séquelles neurologiques.

Ouvrier à l’ESAT « Arc en Ciel » de Cholet de 1993 à 2006, il est le premier à entrer à l’atelier Peinture en 1996. Très rapidement, il trouve dans la peinture le moyen de dire ce qu’il ne peut exprimer autrement. Les portraits (autoportraits?) sont l’unique objet de sa quête de sens. Comme le ciel, ils changent et nous font vivre toutes les saisons de l’âme. Un clown nous leurre, tandis qu’un robot s’exécute. Un visage immense se consume en de multiples béances, un autre explose… et la sérénité revient après quelques lambeaux de brouillard.

Le geste, difficile à contrôler, est très présent, violent douloureux comme un cri muet.

L’œuvre de Jean-Philippe a été récompensée dans plusieurs salons; ses expositions personnelles touchent toujours le public par la charge émotionnelle qui parle de la souffrance de la vie.

Jean-Philippe a pris sa retraite en 2006 et vit désormais dans un foyer occupationnel à Beaupréau.

Il fut récompensé de la médaille de la ville de Cholet au salon des Arts en 1999. A exposé à la galerie du village d’artistes de Rablay sur Layon en 2002 et 2006 et a participé au festival Art et Déchirure de Rouen en 2006.